Mes pensées parfois s'égarent,

Se projettent vers un futur incertain,

Qu'est-ce qui m'attend demain ?

Pourvu que ça arrive au plus tard.

Des questions me taraudent,

Des fantômes rôdent,

Un goût d'inachevé

Qui n'a de cesse de s'accentuer.

Je ressens un manque,

J'attends dans ma planque,

Est-ce qu'il se comblera un jour ?

Amour un jour, amour toujours.

Celui d'un père parti dans la douleur,

Celui d'une amie partie avec mon coeur,

Amours brisées par la vie,

Pourquoi suis-je encore ici ?

Peur obsédante du néant,

L'impression de ne pas assez donner,

De ne pas assez profiter des gens,

De monter l'échelle des regrets.

J'avance d'un pas, je recule de deux,

J'expire de l'air vicié,

Pour en inspirer un plus vicieux,

La voilà ma réalité.

LittleShadow

J'ai cette envie qui perdure,

Qui se pointe à vive allure,

Elle repart aussi vite qu'elle est venue, 

Elle me nargue non sans abus.

J'imagine ce nuage m'enveloppant,

Cette odeur que beaucoup déteste,

Et qui, dans le temps, reste,

Parfum à la fois froid et enivrant.

Perpétuelle antithèse,

Ce manque me pèse,

Depuis quand suis-je raisonnable ?

Pseudo-sagesse improbable.

Tous les jours, je vois l'objet du délit,

Le temps passe, tout est calme ici,

Je ne cède pas ; parfois j'me dis :

"A quoi bon se priver, on n'a qu'une vie".

Et puis, après tout, ce n'est pas interdit,

Je me souviens encore de la première,

Obligée de se cacher avec mes amis,

Mais avec cette sensation d'être fière.

De bons souvenirs à la pelle,

Juste avec cette lueur étincelle,

Un petit plaisir certes dangereux,

Mais qui fait parfois se sentir mieux.

LittleShadow

La souffrance aime se cacher

Dans le silence de la vérité,

Mais dans la vie de tous les jours

La douleur fait rage, toujours.

Je me cache dans mon mutisme,

Je préfère taire mes pensées,

Ma vie devient mimétisme

D'un semblant de paix.

Le sommeil me fuit,

A chaque cauchemar je frémis,

Je sens disparaître mon âme

Dans le tourbillon des flammes.

J'attends patiemment mon heure,

Comme s'égrènent des pétales de fleurs,

Et quand mon heure viendra,

J'irai me réfugier dans ses bras.

LittleShadow

Une bonne dynamique m'entraîne,

Moins lourd est le poids des chaînes,

S'ouvre au loin une nouvelle scène,

Où j'espère se dissiperont les peines.

Même si je ne suis pas du genre à me réjouir,

La mélancolie laisse place au sourire,

Les turbulences intérieures s'assagissent,

Sentiment de renouveau non factice.

Je fais mon petit bonhomme de chemin,

Je me raccroche aux wagons du train

Qui continue de filer à vive allure,

Perçant ce voile de clair obscur.

Quelqu'un m'a dit que mes yeux brillent,

Ce qu'il faut pour enflammer une brindille,

Je ne sais si tout cela est réel,

Une simple échappée belle.

Je prends du recul sur les événements,

J'ai toujours un regard méfiant,

J'évolue sur un sol glissant,

Contrôle et vigilance permanents.

Je ne veux pas me faire des films,

Je prends ce qu'il y a à prendre,

Tant que ce ne sont pas des cendres

Qui s'éparpillent sans but ultime.

LittleShadow

Larmes au bord des yeux,

Pas de quoi faire des envieux,

Quelqu'un peut me dire ce que je fous ici ?

Parce que je me demande aujourd'hui.

La réussite se trouve au bout des efforts,

Le chemin pour y arriver est trop retors,

Je m'accroche mais là je perds pied,

Le coup de grâce est en train de m'achever.

Séquelles d'une enfance soumise,

Où la liberté personnelle n'était pas permise,

Le silence reste encore et toujours mon refuge,

Je subis la transparence comme un déluge.

Le moral n'est pas au rendez-vous,

Déçue par ces vicieux dessous,

Je suis perdue dans le noir,

Cherchant un vain espoir.

Les larmes coulent sans retenue,

Sur le monde ma peine je crache,

Rien j'étais, rien je suis devenue,

On finit par y croire quand on nous le rabâche...

LittleShadow