Pas besoin d’attendre les bons ou mauvais jours

Pour déverser tout ce qui me ronge ;

Par le passé plus de détours,

Horreurs et joies seulement en songes.

 

L’avenir je ne le regarde pas encore,

J’aimerais ne pas en avoir besoin,

Mais vient un temps où la vie doit éclore,

J’suis déjà essoufflée tellement c’est loin.

 

Difficile de vivre quand on est trop rêveur,

Enfermée dans son monde bercé d’illusions ;

J’ai tant pleuré de mes propres démons

Que je ne sais plus ce qu’est envie, sourire, peur, bonheur…

 

Je suis lasse, face à ma seule résignation,

Et impuissante face à mon seul être résigné ;

Après complaisance et perversion,

Plus aucun goût pour les joies et les maux je n’ai.

 

Je pars dans un autre monde,

Dénouée de toute volonté féconde ;

Celui de la raison dans son vortex,

Là où tout est éternellement trop complexe.

 

Là où tout est noirci par l’argent, la misère,

La paix comme la guerre,

La bonté comme la cupidité,

La violence et la méfiance.

 

Là où rien ne saura m’atteindre,

Vivre ici ou ailleurs, rien à craindre,

Vivre est toujours mourir,

Qu’on ait ou pas le sourire.

 

Peut-être ne saurais-je jamais

Tout ce que ce monde peut apporter

En amour et en bien-être

A ceux qui y sont par défaut de rêves.

 

LittleShadow (in the noise of silence)

Ces temps-ci, je n’ai pas dormi,

Ou si peu que c’était mauvais ;

J’ai besoin d’une nouvelle énergie,

Avec laquelle je puisse assurer.

 

Je repense à tout ce que j’ai vécu,

Des nuits à me remémorer ;

Ma vie j’me la racontais,

Comme je l’aurais fait avec un inconnu.

 

Sais-je vraiment qui je suis ?

Une multitude de personnages,

Dont certains ont fait des ravages,

Mais qu’ai-je fait dans cette putain de vie ?

 

Boucliers, masques, faux-semblants,

Mon terrain de jeu favori,

Petite ombre qui se faufile aisément,

Ma cavale s’arrête ici.

 

Juste des mots, des maux,

La profondeur d’un écho,

Des sentiments qui s’envolent,

Début de gamme do, ré, mi, fa, sol.

 

Qu’ai-je donc bien pu rater ?

Qu’est-ce que j’aime et qu’est-ce que je hais ?

Je n’ai jamais vraiment su en fait,

Allez, sors de ta cachette.

 

Transformer mes regrets en buts,

Mes victoires en forces brutes,

Mes idées en projets concrets,

Me construire ainsi une réelle identité.

 

Ils sont beaux ces vers,

Pleins d’espoirs sortis de terre,

Ce n’est pas dans mes habitudes,

Ce p’tit brin de plénitude.

 

Est-ce que ça va durer ?

L’éphémère nous entoure,

Mais ça m’dit de faire un p’tit tour

Dans ce charmant rêve éveillé.

 

LittleShadow (état normal ou pas ?)

J'aimerais me tirer une balle,

Tellement j'ai mal,

Un poison qui coule dans mes veines,

Nouvelle mise en scène.

 

Bang ! Pas besoin d'échanges de tirs,

Pas besoin de fuir,

Pas besoin de s'appeler Charlie,

Pour qu'ôter soit une vie.

 

J'suis peut-être devenue folle,

Sonate en mi bémol,

J'tiens debout, faux air cool,

Avant que tout ne s'écroule.

 

Le sang de la douleur marque son empreinte,

Il semble complètement hors d'atteinte,

Il expose à tous les regards

Le pourquoi de cet éternel départ.

 

Vie, mort, poussière,

Voilà ce qui nous attend sur cette Terre,

Un cycle qui se répétera à l'infini,

Jusqu'à l'extinction de toute forme de vie.

 

LittleShadow (à bout)

Un amour distant,

 

Envol des sentiments,

 

A quoi bon se leurrer,

 

Rien n’est à sauver.

 

 

Un amour éphémère,

 

Caractère trop solitaire,

 

A quoi bon se forcer,

 

Mieux vaut couper l’herbe sous le pied.

 

 

Pourquoi maintenir ce lien ?

 

Une routine trop bien installée,

 

On ne se soucie plus du lendemain,

 

Ainsi défilent les jours et les années.

 

 

Petit à petit on s’enterre,

 

Cette étincelle si chère,

 

Dans mes yeux ne brille plus,

 

Dans des dédales elle s’est perdue.

 

 

Je n’ai pas envie de me battre,

 

Le feu restera éteint dans l’âtre,

 

J’aimerais que tout cela cesse,

 

Mais le courage me délaisse.

 

 

Je ne me sens plus à mon aise,

 

Alternance de bémols et de dièses,

 

Douce mélodie se désaccorde,

 

Jusqu’à devenir discorde.

 

 

Il n’y a jamais de bon moment,

 

Et pourtant j’attends,

 

Peut-être en vain,

 

Ce sera peut-être demain…

 

LittleShadow

Il paraît que je suis blasée,

Mais j’dirais que c’est plutôt vidée,

C’est le bordel dans ma tête

Et pourtant rien ne pète.

 

Je n’ai pas d’envies,

En moi tout est gris,

Ne rien laisser paraître,

Attitude traître.

 

J’ai d’la rage en moi,

Etouffée par une couche de cendres,

J’ai la haine contre moi,

Plus envie de me défendre.

 

J’me détruis les neurones,

Parfois j’en deviens aphone,

Un suicide sur le long terme,

Dans lequel je m’enferme.

 

Pourquoi je n’arrive plus à aimer,

Je vois la vie avec des yeux de verre,

Je suis grave à côté de la réalité,

Aveuglée par mon cœur de pierre.

 

Les choses me touchent sans me toucher,

Je ne sais pas ce qui m’arrive,

Ça me ferait presque flipper,

Mais j’la connais cette dérive.

 

Vais-je remonter avant la chute ?

A ma fenêtre le ciel s’éclaircit,

Aux enceintes, un son qui percute,

La sortie, c’est par ici ?

 

LittleShadow, sur un fragile radeau