Ce soir, j'ai le vague-à-l'âme,

Petite lueur est ma flamme,

Avant qu'ait lieu son dernier spasme,

Je sors étouffer ce marasme.

Au calme du macadam de la ville,

Je préfère le tumulte de mon île,

Le courant impétueux de cette rivière,

Dont s'enivre le Roc d'enfer.

Elle est le cri de mon intérieure souffrance,

Cette mélancolie du non-sens,

Ce mal-être sous-jacent,

Me replongeant dans des souvenirs d'antan.

En moi quelque chose s'est changé,

D'où proviennent ces barrières de barbelés ?

Des questions sans réponses étoffées,

Un néant que je cherche en vain dans le passé.

Mais est-ce bien là que se trouve la clé ?

Ne serait-ce pas une question de décalage,

Ma différence qui bloque les rouages,

Et qui me laisse sur le bas-côté.

J'aimerais me sentir, pour une fois, normale,

L'impression de rentrer dans le moule,

De suivre le mouvement de foule,

Une parenthèse dans l'idéal.

Je voudrais voir mes proches sourire,

Mais je ne vois que des larmes courir,

Déception, incompréhension, désillusion,

Sentiments amers profonds.

Je me sens ni mieux ni pire,

Mais j'esquisse un sourire,

Mon Roc d'enfer est mon confident fidèle,

Grâce à lui, demain naîtra une nouvelle étincelle.

©LittleShadow