• Des idées noires se présentent,

    Je ne mérite pas d’être aimée,

    Ni même d’être encore vivante,

    A cause du mal que j’ai fait.

     

    Ne croyez pas que je me plains,

    J’assume pleinement mes écarts

    Que je paierai tôt ou tard

    Et qui signeront mon clap de fin.

     

    Je ne suis pas suicidaire dans l’âme,

    Mais un coup de folie peut amener un drame.

    J’aimerais parfois fuir ce monde ignorant,

    Qui cherche à m’entraîner dans des faux semblants.

     

    Cette incompréhension  ne m’est que trop familière,

    J’ai l’impression de sortir des sentiers battus,

    D’errer dans une dimension intermédiaire

    Où je me terre à la manière d’un ermite reclus.

     

    Peut-être fais-je preuve d’égoïsme…

    Je devrais, au monde environnant, m’adapter,

    Mais je ne veux pas perdre mon identité

    Et entrer dans un jeu de mimétisme.

     

    Je voudrais ne pas m’imposer de limites,

    Pouvoir jouir d’une liberté sans contraintes,

    Exploser ces soi-disant normes à la dynamite,

    Me libérer de cette étouffante étreinte.

     

    Peut-être que je joue un jeu dangereux

    Mais la vie elle-même n’est-elle pas un risque ?

    A l’instar d’un disque rayé sur un tourne-disque,

    Alternance de discordant et d’harmonieux.

     

    A ceux que je n’aurais pas imaginé mes détracteurs

    N’avez-vous jamais, dans votre vie, commis d’erreurs ?

    N’avez-vous jamais émis le moindre regret ?

    Ne vous-êtes-vous jamais senti comme prisonniers d’une prison dorée ?

     

    Existence écorchée parfois source de rejet…

    Je n’ai plus envie d’avoir honte

    Je n’ai plus envie de me morfondre

    Alors laissez-moi aller à mon gré.

     

    LittleShadow


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  • Pourquoi suis-je comme ça ?

    Je ne me l’explique pas,

    Ou plutôt si, mais c’est un tracas

    Que je ne contrôle quasi pas.

     

    Les meilleurs partent toujours en premier,

    Je croyais vous avoir avec moi pour l’éternité,

    Mais il aura fallu que s’acharne le sort,

    Et qu’avec sa faux vous emporte la mort.

     

    Toi Estelle, tu as choisi le suicide,

    Une mort totalement volontaire.

    Toi Séb, renversé par une moto trop rapide,

    Tu gisais sans vie, à terre.

     

    Les deux fois, je fus présente,

    Votre mort me hante,

    Vous ne méritiez pas cela,

    Vous voilà maintenant loin de moi.

     

    Depuis ces événements tragiques,

    Monte en moi une peur panique.

    En l’amitié fusionnelle je ne crois plus,

    Car trop peur que spontanément elle soit rompue.

     

    J’aime créer des liens solides,

    Consciente qu’à tout moment

    Peut apparaître une réalité morbide,

    Mais je n’y pense pas sur l’instant.

     

    Votre sincère présence m’est vitale,

    Sans vous, plus dur à affronter est le mal,

    Vous êtes de véritables piliers

    Sur lesquels, en confiance, je peux m’appuyer.

     

    La même chose, j’essaie de vous apporter ;

    J’espère remplir bien mon rôle,

    Pour vous je suis prête à beaucoup donner

    Bien plus qu’une simple épaule.

     

    C’est cela mon plus grand défaut :

    Avec mon cœur, je pense et j’agis.

    Mais ça je ne pourrais le changer de sitôt

    Et je crois que je n’en ai pas l’envie.

     

    Mes amis, je souhaite vous rendre hommage,

    Dans ma vie, vous remercier de votre passage

    Nous étions et sommes loin d’être de grands sages

    Mais l’amitié, pour subsister, n’a pas d’âge.

     

    LittleShadow


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  • Je ressens le manque malgré que je sois clean,

    Cette sensation, quand elle est là, me mine.

    On se croit sorti de la panade,

    Mais on est toujours au bord de la dégringolade.

     

    Palpitations, cœur qui s’accélère,

    Lutte acharnée contre mes démons,

    Qu’elle est dure à naviguer cette galère,

    Il faut garder le bon cap moussaillon !

     

    Souvenirs en masse, sommeil agité,

    Un va-et-vient de flashs ciblés,

    Regrets, peines, culpabilité,

    Dans ma tête, tout est embrouillé.

     

    Je me renferme sur moi-même,

    Je me réfugie dans ma bulle ;

    La vie n’est pas un calcul,

    Juste des pages qui se parsèment.

     

    Est-ce que j’ai envie de les déchirer ?

    Je n’en suis pas vraiment sûre,

    Est-ce que ça aurait une quelconque utilité ?

    Non, j'aimerais que ça reste des murmures.

     

    Le chemin parcouru est déjà immense,

    Ce serait dommage de gâcher cette chance,

    Je me laisse alors couler sur ces flots tumultueux,

    Jusqu’à un retour au calme vertueux.

     

    LittleShadow


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  • C’est la fin de l’été. Les journées raccourcissent, et les soirées se font plus fraîches. Mais qu’importe, il lui faut sa dose de nicotine. Ah chère cigarette, quand tu nous tiens… Les volutes de fumées brisent la noirceur de la pénombre régnante. Ce sont les exclus temporaires de la dépendance.

    Le parking est bien rempli, la soirée bat son plein. Il y en a même qui font encore la queue dehors. Emeric s’accorde une pause avec un collègue.

    « Super soirée hein ?

    -  Carrément, il devrait y en avoir plus souvent. »

    Les deux compères profitent de ce moment de répit. Le monde de la nuit, c’est leur refuge. On ne travaille pas dans ce milieu, on prend seulement du plaisir.

    Le temps d’une seconde, Emeric croit apercevoir une silhouette suspecte sur le parking.

    « Attends je vais voir. Je ne voudrais pas qu’il y ait d’la casse ».

    Il descend, zigzague entre les voitures, scrute les allées. Et là, il repère un mec en train de forcer une serrure. Il se rapproche et l’invective :

    « Oh qu’est-ce que tu fous ? »

    Il a juste le temps de l’attraper par le collet. Le voyou fait volte face et une baston s’amorce. Soudain, il ressent un contact froid dans sa chair. Il baisse les yeux et voit une lame s’enfoncer dans ses côtes. Cette dernière arrive en butée, mais elle aimerait s’enfoncer davantage, tout détruire sur son passage. Du coup elle se contente de faire des va-et-vient tout aussi dévastateurs. Dans un ultime effort, Emeric se dégage de cette étreinte et assène au gars un violent coup sur la tempe. L’inconnu titube sous l’impact et finit par foutre le camp.

    Emeric s’écroule contre une bagnole. Il a le souffle court et il souffre ; la plaie saigne abondamment. Son pote, inquiet de ne pas le voir revenir, le cherche, l’appelle. Au bout de quelques minutes, il le retrouve affalé, presque sans connaissance. Il lui tapote les joues :

    « Hey t'endors pas ! Je vais te conduire à l’hosto.

    - Non, tout sauf l'hosto. S'te plaît...

    - Pourquoi ? T’as vu la plaie que t’as ? J'arriverai jamais à recoudre ça !

    - J'te rappelle qu'on n'est pas tout clean. Même si ça n'a pas de rapport, j'ai pas confiance en les condés.

    - Ok. Tu te sens de grimper sur une moto ?

    - T’inquiètes pas pour ça, j'vais me cramponner. »

    Emeric attend que son ami revienne avec sa moto. Ce dernier lui fait un garrot de fortune, le relève tant bien que mal, et tous deux grimpent sur la bécane. Ils roulent à vive allure, passant par des routes peu fréquentées pour éviter d’éventuels contrôles. Emeric préfère qu’ils aillent directement chez lui ; il a le matériel nécessaire pour les premiers soins. Au moment d’ouvrir la porte, ses dernières forces l’abandonnent et il s’écroule sur le sol. Son ami le porte dans sa chambre, le déshabille. Il fouille dans les placards, prend des compresses, du désinfectant et tout ce qui pourra être utile. Il commence par essuyer le sang coagulé. Il donne à Emeric un torchon à serrer dans sa bouche pour éviter de crier. Au contact du désinfectant, les muscles d’Emeric se contractent tellement que ça se remet à saigner. Au bout d’un bon quart d’heure qui a paru une éternité, la pression se relâche, un soulagement se fait sentir.

    « La blessure est moins profonde qu’il n’y paraît. Ça devait être un p’tit canif. Des strips feront l’affaire le temps de la cicatrisation. T’as vraiment eu de la chance mec.

    - Ouais grave. Merci pour ton aide. Et puis on n'aura pas d'ennuis. T’as géré comme un pro.

    - Fin bon, j’suis pas rassuré quand même. C’est bon, le bandage ne te serre pas trop ?

    - Non ça va le faire.

    - Qui c’est qui va te le changer ? Je ne pourrais pas venir tous les jours…

    - T’inquiètes, je vais me débrouiller. J’en ai vu d’autres.

    - Ok, tu me tiens au courant quand même.

    - Evidemment, t’es mon héros d’un soir. Ça s’oublie pas ce genre de choses. »

    Une fois seul, Emeric essaye de se redresser. Mais il est encore trop fragile. Il essaye de se caler confortablement dans son lit. Il ne mettra pas longtemps à s’endormir.

    Le lendemain, ce sont les tiraillements de sa blessure qui tirent Emeric de son sommeil. Il aperçoit du sang sur le bandage. « Merde, va falloir que je le change. » Tout doucement, avec des gestes lents, il déroule la longue bande. Le résultat n’est pas mieux ni pire qu’hier. Le principal c’est que ça ne s’infecte pas. Il reproduit les mêmes gestes que son ami. Après tout ce petit remue-ménage, il se lève et fouille dans ses tiroirs.

    « Putain où est-ce que je les ai foutues ?... Ah les voilà. Avec ça je vais me refaire une santé vite fait bien fait ». Il sort un petit flacon rempli de pilules miracle : ses chères et tendres amphétamines. Il s’en enfile deux d’un coup. A-t-il vraiment besoin de cela pour oublier sa douleur ? Est-il conscient qu’il met sa santé en jeu ? Rien n’est moins sûr. Aujourd’hui c’est un plaisir, mais demain ? Il est loin d’imaginer dans quel engrenage il vient de mettre les pieds.

     

    LittleShadow


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  • Te souviens-tu de ces feuilles mortes

    Qui tapissaient le seuil de ta porte,

    De ces oiseaux qui s’affairaient bon train

    Annonceurs de l’automne prochain ?

     

    Toi tu étais assis sous ce marronnier,

    Tu ne cessais de m’observer de loin,

    De toi je me suis alors rapprochée,

    Ton regard a pris un air coquin.

     

    Je ne savais pas quoi dire,

    Et tu ne cessais de me sourire,

    J’ai voulu sortir une phrase sans intérêt,

    Mais me suis contentée de m’asseoir à tes côtés.

     

    Te souviens-tu de ces fleurs naissantes

    N’attendant que d’être éclatantes ?

    Elles annonçaient fièrement le printemps

    Que nous attendions patiemment sur ce banc.

     

    Nous regardions l’horizon lointain

    Les yeux dans le vague, incertains.

    Puis je me suis tournée et t’ai regardé

    Pour que ton fin visage, je ne l’oublie jamais.

     

    Sans rien dire je t’ai pris la main,

    Et est-ce que tu te souviens

    De ce soleil qui nous éclairait ?

    C’est l’été qui revenait.

     

    © LittleShadow (A mon premier amour)


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