• Je n’arrive pas à m’en remettre finalement. Et ça va faire sept ans que ça dure. J’écris des vers pour exprimer ma douleur mais ça ne suffit pas à la calmer. Un panel de ressentis tourbillonne au fond de moi : rage, haine, tristesse, culpabilité... Elle serait là en face de moi, je la serrerai dans mes bras tout en l'engueulant d'avoir eu le courage de partir. Je pensais qu'elle allait mieux, elle montrait un visage serein, un jeu d'actrice bien rôdé. Y avait-il une once de sincérité dans ces derniers moments de vie à deux ? Ou a-t-elle voulu me protéger ? Des questions qui resteront à jamais sans réponse. Mais putain comment est-ce que je peux penser ça ? Je suis égoïste… Pourtant elle l’a été quelque part en prenant cette lame ; elle n’a pensé qu’à sa gueule sans se soucier du chagrin qu’elle allait causer. Qu’est-ce qui lui est passé par la tête ? Et qu’est-ce qui s’est passé ce jour-là pour qu’elle commette cet acte ? L’avait-elle déjà calculé ? Ces questions me taraudent et je n’arrive pas à lâcher du lest.

    Elle termine sa vie avec un petit mot à mon attention. Un petit mot qui m’a causé un déchirement bien plus profond que sa disparition proprement dite. Elle m’avoue qu’elle m’aimait mais qu’elle n’osait me le dire par peur que ce ne soit pas réciproque. Quand je pense que je ressentais la même chose, et que j’ai agi de la même manière. Quelle conne j’ai été, je me dégoûte. L’amour rend débile, y a pas de doute ; quelquefois il nous fait agir n’importe comment, et d’autres il nous paralyse. Comment j’ai pu me cacher derrière le paravent de mes véritables sentiments ? Je ne suis qu’une merde, la voilà la vérité. Et avec ma connerie j’ai causé, peut-être sans le vouloir, un drame humain. Qu’est-ce que je m’en veux ; j’ai été aveugle et j’ai manqué de courage. Je n’aurais jamais assez de larmes pour lui demander pardon, pour lui dire que je l’aimais et que j’aurais été prête à tout pour elle. « Pardonne-moi pour ne pas t’avoir avoué mon amour, pour ne t’avoir donné que mon amitié. Pardonne ma lâcheté, mon imbécile timidité. »

    Des idées folles me traversent. Je voudrais redevenir borderline, replonger dans les obscures sensations des amphétamines, consommer des nuits blanches jusqu’à ce que mon corps m’abandonne. Je voudrais qu’elles détruisent ma mémoire et cette image de ce corps sanguinolent dans la baignoire ; qu’elles me soulagent de cette nausée qui m’assaille désormais à la vue du sang. J’aimerais parfois être seulement un corps sans âme, un robot qui fait les choses machinalement sans réfléchir. N’y a-t-il personne pour m’achever ?

    A côté de cela, je ne peux pas abandonner les gens qui me sont chers, je ne peux pas leur faire cela. Mes vrais amis, ils n’ont jamais baissé les bras, ont cru et continuent de croire en moi ; je ne veux pas réduire leurs efforts à néant sur un coup de folie, je ne veux pas les décevoir, alors je me raisonne. Les dernières rencontres que j’ai faites me mettent du baume au cœur. Aujourd’hui j’ai dit adieu à l’amour, ça reste un concept abstrait qui n’a de vrai que le nom. L’amour existe sous tellement de formes ; mon but dans la vie est de distribuer ce qu’il m’en reste ; je souhaite voir les gens sourire, leur apporter un peu de chaleur, me battre pour eux, embellir un tant soit peu leur quotidien. Elle m’avait donné le surnom de Diamond Eyes ; aujourd’hui mes yeux ne brillent plus, je m’attache à ce que ceux des autres scintillent. Je me suis transformée en Little Shadow. Je me glisse çà et là, invisible, pour vous servir messieurs dames.

     

    LittleShadow


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  • Clin d'oeil au blog "Dans la peau"

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  • Clin d'oeil au blog "Du côté des étoiles"

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  • Je me lève tous les matins

    Sans aucun entrain ;

    Je suis démotivée,

    Je n’ai plus envie d’aller bosser.

     

    Ce n’est pas le travail qui me déplaît

    Mais la manière dont on le fait ;

    Tricher à n’en plus finir,

    Pour toujours mieux s’enrichir.

     

    Je fais partie du bas de l’échelle,

    Donc aucun pouvoir décisionnel ;

    Les têtes pensantes ont pour nous du dédain,

    Elles oublient qu’elles existent grâce aux gens sur le terrain.

     

    Quand on veut ouvrir sa gueule,

    On est d’un coup bien seul ;

    Les collègues se défilent,

    C’est tellement plus facile.

     

    Par les temps qui courent, y a pas le choix,

    Il est préférable de faire profil bas ;

    Cette mentalité n’est pas mienne,

    Je veux quitter cette scène.

     

    C’est chacun pour sa gueule,

    On s’enferme dans un linceul,

    On devient complètement parano,

    On se vide de nos idéaux.

     

    Je rêve de me barrer de là,

    Et de dire au revoir à ces dilemmes ;

    Pour l’instant, je continue de subir cela

    Et pour sûr, je ne clique pas sur « j’aime ».

     

    LittleShadow


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  • On ne compte plus nos inlassables insomnies,

    Dopés que nous sommes par des pilules 

    Qu'on s'enfile aussi vite que des bonbons Hari**...

    Grâce à cette dépendance, ce marché pullule.

     

    Les jours s'enchaînent à l'identique,

    On se contente de nos payes "astronomiques"

    Avalées dans les crédits, les factures,

    Obligeant à s'appliquer une personnelle censure.

     

    Je converse avec des gens comme moi, anodins ;

    On se tait, mais on n'en pense pas moins,

    On veut montrer qu'on existe,

    Mais le miroir de la société nous renvoie du triste.

     

    Métro, boulot, dodo... Perpétuel engrenage

    Dans lequel on n'est que des p'tits riens.

    Étouffée est notre rage,

    On suit le troupeau jusqu'au prochain lendemain.

     

    Amphétamines et extasie pour se donner la pêche,

    Valium et Lexomil pour chasser les angoisses ;

    Atteindre ce sommet, c'est la dèche,

    C'est là que commence la poisse.

     

    Sous leur contrôle toujours plus imposant,

    On cherche une lumière, désespérément ;

    Dans tous ces contre-jours amers,

    On cherche un remède à ce calvaire.

     

    Je crache mon venin face à ce destin,

    Ce poison a circulé dans mes veines,

    Il a failli m'entraîner vers la fin, 

    Mais il continue de me nourrir d'une infinie haine.

     

    LittleShadow


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