• Mon errance

    J’aurais voulu la garder près de moi. Elle aurait pu être ma raison de vivre. Elle aurait pu être la seule fille parmi tant d’autres. Nous aurions pu vivre un conte de fée, bâtir quelque chose de solide. J’ai eu son affection, je n’aurai goûté que cela. Notre amour secrètement ancré à l’intérieur de nos cœurs nous a éblouies et complètement aveuglées, comme le soleil peut le faire. Mais ce jour-là, le soleil s’est couché mais l’aveuglement est resté. Mes yeux ont été incapables de voir la réalité, de percevoir d’autres lumières. Les blessures et les drames ont été nombreux à se mettre sur mon chemin, j’ai dû les affronter. J’ai continué d’avancer dans ce monde, sans prêter attention à ce qui m’entoure. Peu à peu, mes yeux ont recouvré la vue. Il reste cependant une petite lueur ; si petite soit-elle, elle est présente à chaque instant. Elle m’empêchera toujours de voir entièrement clair, mais je ne serai plus dans la pénombre totale. Mes yeux ont souvent envie de retourner en arrière pour retrouver ce soleil, mais en vain.

    Quelquefois, je ressens le besoin de m’évader pour évacuer toutes ces souffrances accumulées, pour rebâtir les ruines de mon cœur. J’ai l’impression de vivre dans les souvenirs du passé, de reconstruire incessamment sur des choses qui me font souffrir. J’ai l’impression d’être perdue dans un rêve et que je n’en trouverai jamais l’issue. Le temps me paraît si conceptuel. Il est toujours le premier à effacer certaines choses, sans pouvoir me faire sortir de l’agonie et de la faiblesse. Trop de choses refont surface ; mais à quoi puis-je me raccrocher ? A des bons et mauvais souvenirs, ces derniers prenant souvent le dessus. Mon regard devrait pourtant se tourner vers l’avenir, il ne me fait pas peur.  

    Mais je ne me sens pas si sereine. Tous les événements qui me sont arrivés, je les ai mis dans un coin de ma tête, sans jamais me retourner dessus. J’ai tout gardé à l’intérieur de moi, sans jamais me confier ; ce n’est pas dans ma nature première. Avec le temps, j’ai implosé plutôt qu’explosé. Je revis la cruauté de ces années ; quelque part elles m’ont brisé, amenant la déchéance et le désespoir. La conscience et la perception des choses que je ne pourrai jamais réparer ni gommer me font désormais face, prêtes à m’anéantir plus profondément. Mon univers part sur le déclin, ses couleurs pâlissent. Plus d’inspiration, une conscience marchant à reculons.

     

    LittleShadow

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  • Commentaires

    1
    Samedi 4 Octobre 2014 à 16:01

    Je suis là, les mains au-dessus du clavier, propulsée dans ton intimité, passé présent pensées qui se mêlent, la question d'où met-on le futur qui se pose. Avancer de trois pas et reculer de cinq, l'impression qui nous déchire ; arriverons-nous jamais à nous en sortir ? Sommes-nous prisonniers du passé ? Le temps passe, il s'amasse, on l'évite du regard, il grandit, le vent souffle, le découvre et nous revoilà face à lui.

    Alors non, ce n'est pas parce que la lumière décline que tu arrives à ta fin, non, je t'en prie, ne laisse pas le désespoir s'emparer de toi, ton texte est magnifique, ton expérience est splendide, aussi, pleine de douleurs, pleine de tellement de choses que j'ignore, mais je suis sûre que tu peux te relever. 

    Une histoire d'amours, de désillusions, de souffrances, de chagrin, et parmi tout ça, la beauté.

    Alors, d'où je suis, je t'envoie, j'espère ces mots pleins de chaleurs, des promesses de bonheurs, tu verras, car je te souhaite tout le bonheur et tout l'amour du monde. 

    Merci pour ce texte dont j'adore l'écriture, merci pour cet instant dans ta bulle, merci et courage.

    (Ps : je ne sais pas pour les autres, mais moi j'ai beaucoup de mal à lire quand tu écris en kaki sur le noir :/)

    2
    Samedi 4 Octobre 2014 à 16:31

    (Je commence par le P.S ^^ : effectivement je reconnais que ça peut être chiant à lire cette couleur, donc suite à cette remarque judicieuse, j'ai changé la couleur du texte en espérant que ce soit mieux :))

    Un immense merci pour ce p'tit bout de texte qui me touche énormément, une chaude perle d'espoir dans tout ce noir grisâtre. Ces mots sont peu de choses, mais sincèrement ils expriment le sourire que j'ai en te lisant. Merci :) 

    3
    Dimanche 5 Octobre 2014 à 18:56

    (Oui, merci, c'est bien plus agréable ;) )

     

    De rien :) Le plaisir est immense à savoir que quelques mots ont pu t'apporter un peu de chaleur et t'arracher un sourire d'espoir ; car moi j'y crois :)

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