• Je ressens le manque malgré que je sois clean,

    Cette sensation, quand elle est là, me mine.

    On se croit sorti de la panade,

    Mais on est toujours au bord de la dégringolade.

     

    Palpitations, cœur qui s’accélère,

    Lutte acharnée contre mes démons,

    Qu’elle est dure à naviguer cette galère,

    Il faut garder le bon cap moussaillon !

     

    Souvenirs en masse, sommeil agité,

    Un va-et-vient de flashs ciblés,

    Regrets, peines, culpabilité,

    Dans ma tête, tout est embrouillé.

     

    Je me renferme sur moi-même,

    Je me réfugie dans ma bulle ;

    La vie n’est pas un calcul,

    Juste des pages qui se parsèment.

     

    Est-ce que j’ai envie de les déchirer ?

    Je n’en suis pas vraiment sûre,

    Est-ce que ça aurait une quelconque utilité ?

    Non, j'aimerais que ça reste des murmures.

     

    Le chemin parcouru est déjà immense,

    Ce serait dommage de gâcher cette chance,

    Je me laisse alors couler sur ces flots tumultueux,

    Jusqu’à un retour au calme vertueux.

     

    LittleShadow


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  • C’est la fin de l’été. Les journées raccourcissent, et les soirées se font plus fraîches. Mais qu’importe, il lui faut sa dose de nicotine. Ah chère cigarette, quand tu nous tiens… Les volutes de fumées brisent la noirceur de la pénombre régnante. Ce sont les exclus temporaires de la dépendance.

    Le parking est bien rempli, la soirée bat son plein. Il y en a même qui font encore la queue dehors. Emeric s’accorde une pause avec un collègue.

    « Super soirée hein ?

    -  Carrément, il devrait y en avoir plus souvent. »

    Les deux compères profitent de ce moment de répit. Le monde de la nuit, c’est leur refuge. On ne travaille pas dans ce milieu, on prend seulement du plaisir.

    Le temps d’une seconde, Emeric croit apercevoir une silhouette suspecte sur le parking.

    « Attends je vais voir. Je ne voudrais pas qu’il y ait d’la casse ».

    Il descend, zigzague entre les voitures, scrute les allées. Et là, il repère un mec en train de forcer une serrure. Il se rapproche et l’invective :

    « Oh qu’est-ce que tu fous ? »

    Il a juste le temps de l’attraper par le collet. Le voyou fait volte face et une baston s’amorce. Soudain, il ressent un contact froid dans sa chair. Il baisse les yeux et voit une lame s’enfoncer dans ses côtes. Cette dernière arrive en butée, mais elle aimerait s’enfoncer davantage, tout détruire sur son passage. Du coup elle se contente de faire des va-et-vient tout aussi dévastateurs. Dans un ultime effort, Emeric se dégage de cette étreinte et assène au gars un violent coup sur la tempe. L’inconnu titube sous l’impact et finit par foutre le camp.

    Emeric s’écroule contre une bagnole. Il a le souffle court et il souffre ; la plaie saigne abondamment. Son pote, inquiet de ne pas le voir revenir, le cherche, l’appelle. Au bout de quelques minutes, il le retrouve affalé, presque sans connaissance. Il lui tapote les joues :

    « Hey t'endors pas ! Je vais te conduire à l’hosto.

    - Non, tout sauf l'hosto. S'te plaît...

    - Pourquoi ? T’as vu la plaie que t’as ? J'arriverai jamais à recoudre ça !

    - J'te rappelle qu'on n'est pas tout clean. Même si ça n'a pas de rapport, j'ai pas confiance en les condés.

    - Ok. Tu te sens de grimper sur une moto ?

    - T’inquiètes pas pour ça, j'vais me cramponner. »

    Emeric attend que son ami revienne avec sa moto. Ce dernier lui fait un garrot de fortune, le relève tant bien que mal, et tous deux grimpent sur la bécane. Ils roulent à vive allure, passant par des routes peu fréquentées pour éviter d’éventuels contrôles. Emeric préfère qu’ils aillent directement chez lui ; il a le matériel nécessaire pour les premiers soins. Au moment d’ouvrir la porte, ses dernières forces l’abandonnent et il s’écroule sur le sol. Son ami le porte dans sa chambre, le déshabille. Il fouille dans les placards, prend des compresses, du désinfectant et tout ce qui pourra être utile. Il commence par essuyer le sang coagulé. Il donne à Emeric un torchon à serrer dans sa bouche pour éviter de crier. Au contact du désinfectant, les muscles d’Emeric se contractent tellement que ça se remet à saigner. Au bout d’un bon quart d’heure qui a paru une éternité, la pression se relâche, un soulagement se fait sentir.

    « La blessure est moins profonde qu’il n’y paraît. Ça devait être un p’tit canif. Des strips feront l’affaire le temps de la cicatrisation. T’as vraiment eu de la chance mec.

    - Ouais grave. Merci pour ton aide. Et puis on n'aura pas d'ennuis. T’as géré comme un pro.

    - Fin bon, j’suis pas rassuré quand même. C’est bon, le bandage ne te serre pas trop ?

    - Non ça va le faire.

    - Qui c’est qui va te le changer ? Je ne pourrais pas venir tous les jours…

    - T’inquiètes, je vais me débrouiller. J’en ai vu d’autres.

    - Ok, tu me tiens au courant quand même.

    - Evidemment, t’es mon héros d’un soir. Ça s’oublie pas ce genre de choses. »

    Une fois seul, Emeric essaye de se redresser. Mais il est encore trop fragile. Il essaye de se caler confortablement dans son lit. Il ne mettra pas longtemps à s’endormir.

    Le lendemain, ce sont les tiraillements de sa blessure qui tirent Emeric de son sommeil. Il aperçoit du sang sur le bandage. « Merde, va falloir que je le change. » Tout doucement, avec des gestes lents, il déroule la longue bande. Le résultat n’est pas mieux ni pire qu’hier. Le principal c’est que ça ne s’infecte pas. Il reproduit les mêmes gestes que son ami. Après tout ce petit remue-ménage, il se lève et fouille dans ses tiroirs.

    « Putain où est-ce que je les ai foutues ?... Ah les voilà. Avec ça je vais me refaire une santé vite fait bien fait ». Il sort un petit flacon rempli de pilules miracle : ses chères et tendres amphétamines. Il s’en enfile deux d’un coup. A-t-il vraiment besoin de cela pour oublier sa douleur ? Est-il conscient qu’il met sa santé en jeu ? Rien n’est moins sûr. Aujourd’hui c’est un plaisir, mais demain ? Il est loin d’imaginer dans quel engrenage il vient de mettre les pieds.

     

    LittleShadow


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  • Te souviens-tu de ces feuilles mortes

    Qui tapissaient le seuil de ta porte,

    De ces oiseaux qui s’affairaient bon train

    Annonceurs de l’automne prochain ?

     

    Toi tu étais assis sous ce marronnier,

    Tu ne cessais de m’observer de loin,

    De toi je me suis alors rapprochée,

    Ton regard a pris un air coquin.

     

    Je ne savais pas quoi dire,

    Et tu ne cessais de me sourire,

    J’ai voulu sortir une phrase sans intérêt,

    Mais me suis contentée de m’asseoir à tes côtés.

     

    Te souviens-tu de ces fleurs naissantes

    N’attendant que d’être éclatantes ?

    Elles annonçaient fièrement le printemps

    Que nous attendions patiemment sur ce banc.

     

    Nous regardions l’horizon lointain

    Les yeux dans le vague, incertains.

    Puis je me suis tournée et t’ai regardé

    Pour que ton fin visage, je ne l’oublie jamais.

     

    Sans rien dire je t’ai pris la main,

    Et est-ce que tu te souviens

    De ce soleil qui nous éclairait ?

    C’est l’été qui revenait.

     

    © LittleShadow (A mon premier amour)


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  • Y a-t-il vraiment quelque chose à dire ? Elle sait déjà tout, ou du moins presque tout de moi. Et contrairement à certains, elle ne m'a pas rejetée ; la noirceur qui fait partie de moi ne lui a pas fait peur. Je ne suis pas un ange, mais je pourrais tendre à devenir un peu le sien. Je ne saurais dire pourquoi je tiens autant à elle. Peut-être parce qu'on cultive les mêmes différences, que nos points de vue se rejoignent, que notre caractère s'est forgé et se forge encore à partir de nos passés douloureux. Nous avons grandi et mûri trop vite, sans avoir eu le temps de profiter d'une certaine insouciance.

    Même si des doutes subsistent en elle, elle a de la détermination et elle sait ce qu'elle souhaite pour son avenir ; je suis sûre qu'elle y parviendra. Même si elle agit avec son coeur, c'est une personne raisonnée, elle a les pieds sur terre, elle sait peser le pour et le contre. Elle sait également se remettre en question lorsqu'un choix important s'impose. Je lui fais entièrement confiance quant à son avenir. Le chemin qu'elle a parcouru est déjà si fabuleux qu'il ne peut que continuer vers quelque chose de positif. Bien sûr, il y aura forcément des baisses de moral, parfois du découragement. Mais au fond d'elle, elle possède la force nécessaire pour surmonter ces obstacles, et elle peut compter sur ses amis, elle peut compter sur moi ; je serai toujours là pour elle, je serai son soutien, une épaule sur laquelle elle peut s'appuyer sans souci.

    Et dans sa vie perso, je suis sûre qu'elle trouvera LA personne qui lui correspond, qui saura être à son écoute, qui saura la comprendre, qui ne la jugera pas, qui l'acceptera telle qu'elle est, qui sera éblouie par sa sensibilité et qui ne la malmènera pas. Celui ou celle qui oserait la faire souffrir aura à faire à moi ! ^^. Je ne sais pas pourquoi, c'est quelqu'un qu'on a envie de protéger.

    Ce qui me plaît le plus chez elle, c'est son authenticité et sa sincérité. Ce sont des qualités qui se perdent et franchement, je me demande encore si je suis en train de rêver. On n'a tellement plus l'habitude qu'on croit qu'il y a un truc louche et en fait non ! Trop beau pour être vrai, j'me suis dit. On dit que les bonnes choses prennent du temps, mais les meilleures se produisent en un clin d’œil. Les chances de rencontrer quelqu'un comme elle sont d'une sur un million et elle est l'une sur un million.

    Avec elle tout est naturel, il n' y a pas de faux semblant, et j'ai l'impression pas de tabou non plus. "Je veux lui dire  : ne change pas. Pour rien au monde je ne voudrais que tu changes. Si tu n'existais pas, il faudrait t'inventer." Elle compte énormément à mes yeux. Si j'en avais le pouvoir, j'aimerais que sa vie devienne un rêve, son rêve.

    ("J'aimerais pouvoir trouver la meilleure des façons pour te remercier d'être là pour moi. Qui aurait cru qu'on en arriverait là ? Si je pouvais, je t'offrirai un monde meilleur ; mais en attendant je t'offre ces mots qui viennent du cœur. ")

     

    LittleShadow


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  • A l’intérieur de ses yeux,

    Je vois des jours heureux,

    Je vois une lueur persistante,

    Des désirs en attente.

     

    Je me cache derrière une sérénité,

    Un bien-être plutôt mitigé,

    Mes sentiments sont en pagaille,

    Je me comporte comme une vraie canaille.

     

    Je me suis habituée à cette routine,

    Telle une berceuse accompagnant une comptine ;

    J’attends le moment le plus propice,

    Je transpire le vice.

     

    J’me dis qu’en arrivant à partir loin,

    Les liens deviendront incertains ;

    La distance a toujours été mon alliée,

    Reste plus qu’à trouver l’opportunité.

     

    Au final, je suis quelqu’un de lâche,

    Malgré les ressentis dévoilés,

    Je maintiens cette attache,

    Mes pensées sont bonnes à jeter.

     

    Dois-je rompre un énième silence,

    Provoquer une nouvelle tempête de souffrance,

    Ou simplement regarder la vie défiler,

    Et dire adieu à toute forme de projet ?

     

    Excusez-moi je me suis perdue,

    J’ai l’impression qu’aimer je ne sais plus,

    J’me dis que je suis une âme sans cœur,

    Je brûle, je me consume… je meurs.

     

    LittleShadow

    (Musique : "Réalité" de Silence)


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