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Instant pensif
Il est 22h30 , la journée se termine enfin. Je suis posée, assise sur une pile de palettes. J'ai envie de fumer, d'être entourée de vapeur nicotinique. Une dose de suicide supplémentaire.
Quelle direction peut-on prendre lorsque le monde n'en a plus. Que croire, que faire... Verra-t-on seulement la vie autrement avec tout ça...Rien ne va plus. Mais toujours faire comme si, avoir ce visage serein, cette apparente insouciance. Alors que l'angoisse règne, le dépit, l'abattement, le découragement, l'abandon.
On s'entend dire que ce sont des périodes temporaires ; mais quand l'éphémère devient persistant... Quand on se voit diminué, même un court instant, quand notre environnement nous paraît inconnu, une forme d'exclusion déguisée. Ce sentiment que tout nous échappe et que la branche à laquelle on se raccroche ne peut nous retenir... Parce qu'elle ne sait plus, parce que ses ressources sont épuisées, parce qu'elle est lasse de tout ça.Je tire une dernière taffe. J'espère rentrer à bon port cette fois ci. Dans des rues désertes, il est tellement facile de se perdre...Little Shadow
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Commentaires
Joli texte ! Tu fais donc partie de ceux qui travaillent encore . Oui, comme tu dis, le plus difficile à gérer est que tout nous échappe et qu'on ne sait pas jusqu'à quand ...
Oui encore au boulot, à cause de patrons qui privilégient le profit au détriment de la santé. On y va avec la boule au ventre...
j'espère que vous n'êtes pas trop en contact avec les gens...
moi, je ne sais pas encore si je vais travailler cette semaine, il se peut que j'aille garder des enfants de soigants mais c'est le flou.
ça me fait un peu peur aussi mais moi je ne suis pas forcée, c'est du volontariat.
Dans l'ensemble pas trop, on fait attention. Mais il faut bien se le dire que nous travaillons à perte en ce moment, et je pense qu'il va être difficile de s'en relever. Malgré que ce soit un secteur qui, normalement, tourne pas trop mal.